Le Forum des Images, à Paris, proposera à la rentrée un cycle thématique autour des films pacifistes intitulé "Quelle connerie, la guerre", que nous relayons aujourd'hui auprès de vous, car il fait notamment écho à la Décade 2014…

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En ces temps de commémorations, c’est en interrogeant le pacifisme que le Forum des images décide d’aborder le sujet de la guerre et choisit d’intervenir sur la première partie du 20e siècle, marquée par une impressionnante continuité de conflits. Comment empêcher leur éclatement ? De quel droit refuser la guerre à la façon des objecteurs ? Comment construire et porter au sein de l’opinion publique un discours pacifiste, alors que les guerres endeuillent un monde qui n’a cessé, depuis 1914, de se surarmer ? Telles sont les questions posées par ce programme.

La « boucherie » de la Première Guerre mondiale fait naître de tous côtés, et durablement, un sentiment qui prend des formes multiples tout au long du siècle : la haine de la guerre. Pacifisme, antimilitarisme, objection de conscience, non-violence : de tout cela le cinéma témoigne, s’engageant parfois fermement pour la paix, dans de nombreux films traitant de la Première Guerre mondiale, comme chez Lewis Milestone (À l’Ouest rien de nouveau) ou Georg Wilhem Pabst (Quatre de l’infanterie). Après la Première Guerre mondiale, le discours unanime se résume à : « Plus jamais ça ! ». Mais la lutte contre le nazisme devient une priorité, même aux yeux de certains pacifistes. Cette contradiction révèle le trouble moral qu’il y a toujours à se confronter à la Seconde Guerre mondiale, légitime dans ses fins et inacceptable dans ses moyens (Requiem pour un massacre de Klimov, Le Temps d’aimer et le temps de mourir de Douglas Sirk…). Quand Abel Gance refait un J’accuse parlant en 1938, il y dénonce les possibles retours d’une guerre aussi sanglante que celle de 1914-1918. Comme lui, on peut se prendre à rêver qu’un jour, les morts se lèvent et s’avancent tous ensemble sur les routes, poussant les gouvernements à abolir la guerre et décréter le désarmement universel et intégral…

Le titre du cycle est emprunté au poème Barbara de Jacques Prévert, dans lequel il dénonce la guerre qui « abîme les villes ».

Rendez-vous à partir du 16 septembre
Au Forum des Images
Le programme et les informations supplémentaires sont à retrouver ici